Me Séverine Audoubert est avocate au barreau de Paris depuis le 19 décembre 2013

President Nouveaux Métiers Paris Bar-Innovation Speaker/Lecturer-International Lawyer- Elected CNB Member

CNB Conseil national des barreaux

Épisode diffusé le 7 février 2021.

Bonjour Séverine

Séverine Audoubert : Bonjour

Pouvez-vous m’indiquer votre profession et me décrire brièvement en quoi elle consiste ?

Séverine Audoubert : Je suis avocate au Barreau de Paris, ma profession est un métier qui est plutôt polymorphe, c’est-à-dire que je n’exerce pas l’avocat de façon complètement traditionnelle. J’ai plusieurs activités au sein de mon exercice au quotidien, une activité principale de mobilité internationale. Donc, schématiquement, j’accompagne les expatriés au départ de la France vers un pays d’accueil qui est par exemple en ce moment très fortement le Portugal, mais qui pourrait être aussi des impatriés.

A titre d’exemple, et dû au Brexit des Français qui rentreraient en France enfin des Français résidant en Angleterre qui rentreraient en France ou des Anglais qui désireraient venir s’installer en France ou des Anglais résidant en France actuellement à titre un petit peu plus ponctuels et qui souhaiteraient s’y installer. Et donc, j’ai monté une boutique full services, qui accompagne l’expatrié ou l’impatrié, que ce soit une personne en particulier ou une personne morale de A à Z. En lui proposant tous les services juridiques dont il pourrait avoir besoin et également la partie transaction immobilière le cas échéant. J’ai une deuxième activité qui est assez importante. Des confrères ou des futurs confrères sur les métiers du droit et également une activité pour d’autres étudiants en droit des contrats international. J’ai une activité fortement institutionnelle aussi, qu’on appelle pro bono, qui consiste donc à diriger la commission vers des nouveaux métiers, donc les nouveaux métiers du droit pour les avocats au barreau de Paris. Et également donc depuis le première janvier 2021, le mandat de membre du Conseil national des barreaux qui débute. Et enfin, j’ai une activité entrepreneuriale en lien avec les textes, les nouveaux textes que notre profession nous a donné et les activités sur lesquelles on est autorisé à aller depuis quelques années et donc je suis en train de travailler sur un projet entrepreneurial créatif et connexe.

Aviez-vous imaginé faire cette profession quand vous étiez enfant ?

Séverine Audoubert : Alors quand j’étais enfant ? Probablement, probablement. Je savais que je travaillerai dans le droit. J’ai toujours accordé une place très importante aux valeurs morales. Ça, c’était évident. J’avais une conception du juste, déjà très forte et déjà très jeune enfant de la défense et également de la représentation des intérêts. Alors ça va vous paraître anecdotique mais par exemple, j’ai été délégué de classe très tôt, typiquement.

Y avait-il des avocats autour de vous à cette période pendant que vous étiez enfant ?

Séverine Audoubert : Alors au sein de ma cellule familiale, non. Il n’y avait pas d’avocats spécifiquement dans le cadre amical, oui, il y en avait. Que ce soient des avocats ou des notaires, d’ailleurs, mais pas directement dans mon cercle familial intime. Je suis plutôt issu du milieu médical et de l’enseignement supérieur, donc avec une forte logique de transmission, c’est évident, et de la place de l’humain. Et mes parents pourront, pour tout vous dévoiler ont été un temps expat’ aussi. Donc, j’ai baigné dans cette valeur d’ouverture sur le monde et de côté cosmopolite. Ça, c’est inévitable. En revanche, ce qui a peut-être orienté inconsciemment mon souhait d’évoluer peut-être vers l’avocate c’est que mon environnement était composé de plusieurs générations d’élus, alors que ce soit des maires, des adjoints au maire, des députés ou des présidents d’associations, en tout cas de personnes vraiment impliquées dans tout ce qui est société civile ou ce qu’on appelle en latin la respublica. Donc, c’est une évidence, j’ai été imprégné de ses attitudes et de ses engagements.

Quel est votre parcours d’étudiante ?

Séverine Audoubert : Alors…j’ai eu un bac en bac scientifique et suite à ce bac scientifique, j’ai intégré des classes préparatoires aux grandes écoles littéraires. Normale sup, qu’on appelle classiquement le N.S. Suite à ce premier cursus, je suis rentrée en droit. J’ai fait mon droit donc j’avais déjà un début de double cursus avec une partie littéraire et ensuite du juridique pur, et je me suis laissé l’option d’intégrer Sciences Po à la fin de mes études de droit. Ce qui me paraissait assez cohérent, notamment si l’on fait référence à ce que je viens de vous dire un peu avant concernant cette implication et cette appétence à être impliquée dans la vie dans la société civile. Et puis, finalement, j’ai terminé par un troisième cycle en ressources humaines, en management des ressources humaines, ce qui donc m’a permis par la suite, dès la fin de mon troisième cycle, d’intégrer à mon premier poste de juriste en gestion des expatriés à Londres. Déjà, j’ai mon premier poste. Voilà. Donc, vous voyez, le ton était donné l’International Multiculturalisme, droits et humains via les RH.

Y-a-t-il eu un déclic pour orienter votre première carrière en entreprise ?

Séverine Audoubert : Oui, très probablement. A posteriori, je considère qu’il y a eu des opportunités, des rencontres qui ont été fondamentales dans ma carrière, ma première carrière en entreprise puisque, comme je viens d’expliquer, j’ai été recruté tout de suite à la fin de mon troisième cycle en ressources humaines pour partir travailler à Londres. Alors j’ai été recruté. C’est très anecdotique, mais nous organisions dans ma promo, une régate de voile qui s’appelle d’ailleurs la SPI Dauphine, qui est assez connue. Nous avions besoin de sponsors et nous avons donc approché des gros groupes et parmi eux, une grosse entreprise française dont l’activité de mobilité internationale était très connue à l’époque. Elle a tout à fait accepté de nous sponsoriser. Et en échange comme nous étions, des milliers de futurs cadres et des directeurs, la ressource humaine a souhaité nous interviewer toute la promo et lors de ces interviews, on m’a proposé mon premier poste à Londres et donc je peux en conclure que c’est une vraie rencontre qui a déclenché cette carrière en entreprise. Peut-être que si je n’avais pas eu cette rencontre à ce moment-là, j’aurais passé le CAPA dans la foulée. Évidemment, je pense que ma curiosité intellectuelle m’a servi et a peut-être intéressé les futurs recruteurs. Mais je considère que ce sont donc des rencontres humaines qui ont créé cette opportunité.

Pouvez-vous m’indiquer à quelle date vous avez prêté serment et quel souvenir vous en gardez ?

Séverine Audoubert : Bien sûr, je vais vous donner la date de prestation de ma prestation de serment, alors c’était le 19 décembre 2013. Donc je viens de fêter mes sept ans de barre et j’avais demandé si c’était possible une fois que j’ai eu passé mon examen de déontologie et je vais revenir dessus. Si c’était possible d’avoir…vous savez, vous avez des listes avec des dates de passage en prestation de serment si je pouvais l’avoir à Noël, parce que je trouvais que c’était un super beau cadeau de Noël et je crois que je suis la dernière prestation qui est passée de l’année à la dernière promotion. Je suis passé le 19 décembre 2013, alors bien évidemment, c’était pour moi un moment très fort, émotionnellement parlant. Donc j’étais très heureuse. Le sentiment d’être à la bonne place et au bon moment. Et cela s’explique aussi parce que je suis devenue avocate libérale par choix, après une première carrière en entreprise, c’est-à-dire que je suis devenue avocate, après, après avoir fait jouer l’article 98 qui nous est autorisé et avoir donc ça c’est une fois que vous y avez eu huit ans d’expérience juridique, là, en l’occurrence, je vous ai expliqué que j’avais été directeur juridique en entreprise. Vous êtes éligible donc à devenir avocat. Il y a tout un process’ qui dure à peu près un an et lorsque vous êtes admis, il y a un rapporteur que vous rencontrez. Ensuite, il y a une commission où il y a une possibilité d’appel et ensuite, vous passez un examen avec un grand oral de déontologie avec un magistrat, un président d’université, un avocat sur des questions très techniques et aussi très pratiques sur l’exercice de la déontologie une fois que vous serez en exercice. Une fois que j’ai eu passé cet examen, cet examen de déontologie, j’ai pu prêter serment.

J’avais eu en entreprise une carrière extrêmement épanouissante. Alors, j’ai eu un des postes de DRH, j’ai eu des postes de directeur juridique. J’ai eu des postes vraiment variés, mais extrêmement enrichissants. Et quand j’ai prêté serment, j’avais l’impression que c’était aussi un choix de devenir libéral, de tourner une page et que j’allais désormais écrire la page suivante de ma carrière. Donc, c’était cohérent pour moi. C’était quelque chose qui se poursuivait, mais différemment. Il y avait quelque chose qui se poursuivait. Je voudrais aussi faire une petite remarque concernant cette date qui, pour moi, reste vraiment gravée dans ma mémoire le 19 décembre. Alors certes, la prestation de serment a eu lieu en 2013 et le 19 décembre 2019, donc j’avais intégré…on en parlera peut-être un peu après sur la partie institutionnelle et mon activité pro bono. Donc j’avais intégré et j’y suis toujours d’ailleurs. Le syndicat ACE qui est l’Association des avocats conseils d’entreprise donc plutôt avocat d’affaires et notamment la section Jeunes avocats, puisqu’à l’époque, j’avais six ans de barreau et nous venons présenter ce syndicat parmi d’autres parmi la conférence, le secrétaire de la conférence, parmi d’autres activités à la prestation de serment, nous venons et nous parlons de notre…nous donnons des conseils aux jeunes confrères qui sont en face de nous et je me suis retrouvé de l’autre côté de cette grande table, cette fameuse belle table dans la bibliothèque salle haute au Palais de justice, à la Cour d’appel, sur l’île de la Cité. Et pour moi, c’était un vrai symbole d’être six ans après, le même jour, même date non plus a je le jure et j’écoute. Mais de l’autre côté, je vous donne des conseils, je vous souhaite la bienvenue et nous sommes le symbole de la confraternité envers les jeunes confrères. Sept ans après cette prestation de serment, eh bien, je rejoignais le CNB en tant qu’élu et j’étais très heureuse du chemin parcouru, de sa cohérence et je me disais qu’en sept ans, l’avocature m’avait procuré énormément de joie et d’opportunités.

Auriez-vous des conseils à donner à des personnes qui seraient dans la même situation que vous avec une première carrière, ayant fait des études de droit et qui voudraient poursuivre ou en tout cas continuer et engager une deuxième carrière en étant cette fois-ci avocat ?

Séverine Audoubert : Tout à fait. En tout cas, je peux donner certains conseils. Je suis persuadé que d’autres confrères qui ont suivi des voies différentes pour arriver à être avocat en exercice aujourd’hui en auront d’autres. Mais pour ma part, j’ai envie de dire que c’est une question de personnalité, de la façon dont vous voyez aussi la vie. Est-ce que vous vous voyez faire le même job toute votre vie ? Est-ce que vous voyez les choses de façon linéaire ou est-ce que vous voyez les choses où tout est opportunité où tout est création d’opportunités ? Donc, certes, il faut aimer le droit, il faut aimer la matière, il faut aimer le texte. Mais au-delà de ça, je vais vous parler de soft skills. C’est ce sur quoi je souhaiterais highlighter. Mettre en lumière, c’est qu’il faut être audacieux. Et si on a envie de faire autre chose, il faut se donner les moyens de le faire. Ces possibilités elles sont encadrées, elles sont prévues par d’autres textes et parfois, on ne le sait pas donc, il faut chercher si on a envie d’y aller, il faut chercher. Il faut être créatif, audacieux. Et excusez-moi, j’utilise l’anglicisme. Il faut think out of the box. Donc, il faut vraiment regarder à côté. Ailleurs, partout, mais avoir les yeux grands ouverts, voilà mon conseil.

Alors, dans votre seconde carrière, celle d’avocat. Comment l’avez-vous commencé ? Dans quel type de structure et quel était votre rôle ?

Séverine Audoubert : Alors, pour ma seconde carrière en tant qu’avocate libéral, j’ai fait le choix délibéré, un choix personnel à ce moment de ma vie. Sortant de grosses structures américaines extrêmement processisé avec énormément de compartiments de services, de divisions, des niveaux très nombreux, donc, avec un flux décisionnel très long. Beaucoup de process’, certes, mais très formateur, notamment quand vous commencez une carrière, c’est extrêmement formateur. Mais quand vous commencez à avoir pas mal d’années d’expérience, je sais que j’ai une personnalité avec de la créativité. J’avais plutôt envie de m’installer en individuel et donc j’ai fait ce choix-là. Donc je suis entrepreneur individuel et j’ai commencé ainsi et je le suis encore. J’exerce principalement, voire uniquement en conseil. Donc je ne suis pas plaidante, donc je ne mets quasiment jamais la robe, sauf lorsque je vais à la barre lors des ventes forcées. Et j’exerce toujours en individuel avec un projet en cours pour une association, mais sur une activité connexe d’avocat comme nous l’autorisent les textes, encore une fois, et notamment ce fameux article 111 suite à la loi Croissance Macron de 2015. J’utilise ces textes d’ouverture de la profession et je vous engage tous les confrères à faire de la sorte parce que ce sont encore une fois des opportunités et une ouverture que nous autorise notre profession.

Quel est pour le moment votre meilleur ou vos meilleurs souvenirs ?

Séverine Audoubert : J’en ai de nombreux dans cette deuxième carrière parce que je m’y épanouis. Donc, si je devais en choisir un seul. J’ai réalisé une mission pour une aide juridique pour une association nationale d’avocats pendant une longue mission, il y a quelques années, et dans cette mission, donc d’avocat, j’ai mis en place…dans cette mission il y avait une très forte exposition à l’international. Cela me permettait aussi de rester sur le terrain de jeu que j’aime bien. J’ai dû mettre en place des hubs, comme on dit en anglais. Les structures relais à l’étranger et j’ai fait ça aux Etats-Unis, j’ai fait ça en Angleterre, j’ai fait ça au Portugal, en Espagne, en Italie et donc ça c’était quelque chose d’intéressant, de très intéressant. Je pourrais citer celui-ci par exemple.

Je souhaite, à travers ce podcast, bien faire comprendre les spécificités de votre profession. Dans votre cas, pourriez-vous m’expliquer ce qu’est le CNB Conseil national des barreaux et quel est votre rôle dans cet établissement ?

Séverine Audoubert : Alors, je vais essayer de vous répondre. Le Conseil national des barreaux, comme vous l’avez expliqué, dont l’acronyme est le CNB, c’est plus court donc on utilise le CNB. C’est un organe de représentation de la profession, un organe qui représente les 164 barreaux français, par opposition, par exemple un conseil de l’ordre qui existe dans chaque barreau, là le CNB regroupe tous les représentants des barreaux français de tout le territoire français. Il a plusieurs missions, notamment de définir la politique de la profession, de contribuer à son développement. Il représente la profession d’avocat en France et à l’étranger, auprès notamment des pouvoirs publics donc c’est notre interlocuteur, notre représentant auprès des pouvoirs publics en France et à l’étranger. Il unifie les règles déontologiques de la profession d’avocat. Ce que nous appelons nous notre RIN c’est le règlement intérieur national qui est notre loi des avocats. Il unifie et édicte des normes. Il organise la formation initiale et continue des avocats. Et puis décide aussi d’ailleurs de l’admission des avocats étrangers qui voudraient exercer en France. Donc, c’est un acteur d’influence auprès des pouvoirs publics. Je vous l’ai dit dans le cadre du lobbying pour défendre l’intérêt des avocats de la profession d’avocat, également du lobbying pour la défense des intérêts des justiciables.

Et puis, il est force de proposition pour des projets de textes normatifs, donc des projets de loi qui seront présentés auprès des pouvoirs publics. Donc, vous voyez qui est vraiment une construction de la norme. Il assure également le rayonnement de la profession d’avocat français à l’international. Et puis, il promeut notre profession auprès des pouvoirs publics à travers des campagnes d’information et de communication et il participe également à des évènements grand public. Un exemple en tête qui vous parlera. Le droit dans le collège ? Les avocats qui allaient dans le collègepour expliquer ce que c’est le métier d’avocat qui a lieu d’ailleurs en novembre. Et c’est organisé par le CNB, par exemple.

Merci pour toutes ces explications sur le CNB. Et vous donc vous avez un rôle à l’intérieur du CNB si je ne me trompe pas.

Séverine Audoubert : Oui, alors nous sommes élus, nous sommes 82 membres avec quinze commissions, c’est structuré en quinze commissions qui préparent les décisions, donc d’une assemblée générale. Et moi, en l’occurrence, j’ai choisi d’intégrer la commission communication institutionnelle du Conseil national des barreaux et la commission prospective qui s’occupe de réfléchir à l’avenir de l’avocat, encore et toujours.

Vous avez des petites choses à nous dire à ce sujet dans ces différentes commissions ?

Séverine Audoubert : Alors pour le moment, nous venons juste de démarrer notre mandature et nous avons notre première réunion qui démarre en janvier.

Par ailleurs, vous intervenez fréquemment lors d’événements sur les nouveaux métiers du droit. Pouvez-vous m’expliquer en quelques mots ce que sont ces nouveaux métiers si ce n’est pas trop ? Si on a assez de temps

Séverine Audoubert : Alors avec grand plaisir. Donc, j’interviens fréquemment, notamment dans le cadre de la présidence de la Commission des nouveaux barreaux des nouveaux métiers au barreau de Paris, la commission ouverte dont je vous ai parlé dans laquelle j’organise à peu près toutes les six semaines une session sur une thématique spécifique pour mettre en lumière, promouvoir et donner des pistes pédagogiques aux confrères qui souhaiteraient aller sur des métiers ou des champs ou des nouvelles activités qui sont autorisées depuis une grosse dizaine d’années, notamment depuis 2010 et autorisées par le RIN, donc vous voyez un peu le lien. C’est le RIN et donc le CNB qui nous autorise à investir ces champs-là et donc dans le cadre notamment de cette commission mais c’est vrai que j’interviens à d’autres titres, mais dans le cadre de ces commissions, par exemple, je parlerai de l’avocat mandataire en transactions immobilières ou de l’avocat mandataire sportif qui accompagne les sportifs dans la partie juridique mais aussi dans la partie transfert, par exemple. Je parlerai de l’avocat mandataire d’artistes et d’auteur. Je parlerai du métier de fiduciaire. Je parlerai par exemple du métier de délégué à la protection des données, qui est un métier qui est en pleine expansion depuis le RGPD de 2018, ou de l’avocat en interne qui a aussi explosé si je peux utiliser ce terme depuis 2016 et la loi Sapin 2 puisque sous l’influence anglos-axonne, il y a énormément de textes et une prolifération de textes et les entreprises doivent être complaisantes et respecter leurs obligations. Et l’avocat est là pour intervenir en cas de suspicion de fraude ou autre. Et s’il y a des enquêtes à mener alors que sont autant dans le social que dans la loi pénale, il y a plusieurs. Cela s’applique à plusieurs endroits, mais disons qu’il y a une multitude de nouveaux métiers et ça s’accélère. Encore une fois, je parlais tout à l’heure de la loi Macron croissance 2015, puis 2015 une forme de commercialité, à titre complètement dérogatoire, c’est-à-dire lorsqu’on crée des…où on fournit des services ou des activités connexes à nos confrères ou à nos clients existants ou futurs, dans le cadre notamment de Legalteh ou des décisions juridiques disons qu’on peut avoir un mandat, un mandat social. Tout ça, ce sont aussi des nouveaux métiers. C’est ce que j’appelle la deuxième génération des nouveaux métiers. Et si ça se trouve, on se reparle dans un an, je vous parlerai de la troisième génération, donc tout ça s’accélère.

Il faut voir ça comme des opportunités pour les confrères de diversifier, de se réinventer. D’une part, parce qu’intellectuellement, ils ont peut-être ce souhait-là. Et aussi, soyons pragmatiques. Parce que nous voyons, nous sommes dans une situation sanitaire parfois économique complexe, avec, c’est évident, une certaine paupérisation de la profession. Et toutes ses activités sont un moyen d’avoir des nouvelles cordes à nos arcs. Et nous y avons une vraie légitimité parce que dès qu’il y a du droit, il doit y avoir un avocat.

Les avocats font partie des professions réglementées dans le secteur juridique, comme les notaires, les huissiers et autres commissaires-priseurs. Quels sont les vecteurs de communication dont vous disposez alors en premier lieu ?

Séverine Audoubert : Ecoutez par exemple le podcast aujourd’hui, nous l’utilisons. C’est un très bon exemple. Alors, la question de la publicité et la communication, c’est un sujet un peu difficile, voire polémique, dans la profession d’avocat qui était très très…j’ai envie de dire bridée. J’utilise des guillemets pour brider. Il y a eu un arrêt au niveau européen en 2011 qui fait qu’une brèche s’est ouverte et qu’en 2014, la loi Hamon est venue nous autoriser à avancer un peu sur ce sujet-là. Si vous voulez en savoir plus, je vous suggère de lire le dernier vade-mecum édité par la Commission Règles usages du CNB, donc en 2020, qui est extrêmement complet sur nos possibilités et elles ont évolué énormément sur cette dernière décennie. Alors, par exemple, nous pouvons donc faire des podcasts. On peut floquer sa voiture par exemple avec le nom de son cabinet, on peut passer à la télé, on peut passer à la radio, on peut faire des vidéos, on peut écrire des articles, on peut écrire des livres, on peut mettre nos domaines de compétence dans notre vitrine physique c’est à dire une vitrine dans votre cabinet. On peut également avoir un site Internet dès lors qu’on respecte les mentions et donc je vous suggère de vous référer à ce vade-mecum qui est extrêmement bien fait. Vous avez la possibilité d’avoir une chaîne YouTube, par exemple. Il y en a quand même beaucoup, je ne peux pas être exhaustive, mais il y en a beaucoup. Elles sont encadrées, mais elles existent. En revanche, pas de SMS, pas de pancarte comparative comme on peut le voir par exemple aux US, ni dénigrante. Globalement, c’est ceux qu’on utilise le plus, évidemment, Facebook et Twitter, à partir du moment où on respecte nos principes essentiels de délicatesse.

La langue française est partie intégrante de votre métier. Il y a maintenant un petit rituel dans ce podcast. Pour chaque invité, c’est de connaître le mot ou l’expression peu usité que vous appréciez tout particulièrement.

Séverine Audoubert : Alors, vous l’avez compris notamment par mon parcours. Mais mon parcours, finalement, est encore une fois cohérent du reste de mon éducation ou de ce que j’aime. J’aime le mot, j’aime la littérature. J’aime ce qui est vif, j’aime les jeux d’esprit, alors je ne vous l’ai pas dit, mais vous vous en doutez peut-être mais dans mon parcours, j’ai été latiniste. J’adore aussi l’étymologie et je n’en ai pas fait juste deux ans j’en ai fait jusqu’en classe prépa, donc j’ai été un petit peu formaté et structuré. Donc, j’aime beaucoup l’étymologie. Alors j’ai cherché un petit peu puisque vous m’aviez envoyé cette question. Peu usité j’aime le mot, ça, c’est une certitude.

C’est original on va dire. C’est une expression un petit peu originale.

Séverine Audoubert : Alors j’ai trouvé que finalement, le mot néologisme correspondait bien à ce que j’aimais et qui n’est pas forcément très usité. C’est un mot avec une vraie, une vraie étymologie grecque. Et puis, il montre ce côté créé, en fait, créer des nouveaux mots. C’est le néologisme qui crée un nouveau mot. Donc, c’est un mot peu usité que j’aime bien utiliser, c’est vrai. Sinon, j’en ai d’autres, ils sont moins symboliques, mais j’aime bien le mot irréfragable. Je l’aime beaucoup et puis je l’utilise moins mais sustenter, j’aime bien.

Irréfragable, c’est-à-dire qu’on ne peut pas s’y opposer. Alors ça, pour un juriste. Voilà, quand on arrive avec moults preuves, c’est irréfragable, c’est à dire qu’on peut. On ne peut pas réfuter cet argument. Et sustenter, c’est nourrir et nourrir, nourrir autant au sens, au sens nutritionnel physiologique que nourrir au sens intellectuel ou spirituel.

Et à l’inverse, il y a un tic de langage, mais cette fois ci à l’oral, que vous n’appréciez pas trop ?

Séverine Audoubert : Alors, encore une fois, un tic de langage, c’est complexe de vous en donner un précis. Mais il y a quelque chose que je n’apprécie pas ça c’est une certitude, ce sont les fautes de syntaxe. C’est quelque chose sur laquelle j’ai énormément de mal ça et les fautes d’orthographe. Mais à l’oral, les fautes d’orthographe, on ne les voit pas forcément. Les fautes de syntaxe, on les entend. Un exemple ?

S’il vous plaît.

Séverine Audoubert : Le malgré que, par exemple. Le jour d’aujourd’hui, où les problèmes de concordance de temps.

J’ai malgré tout une dernière question qui n’est pas dans la liste des questions, c’est pourquoi avoir amené un livre dont vous ne m’avez pas encore parlé ?

Séverine Audoubert : Alors je ne vous en ai pas parlé, mais c’est un peu ma bible. C’est un peu ma bible. Alors j’en ai apporté un ouvrage parmi tout ce qu’il a écrit, si vous l’avez compris, j’aime encore une fois les lettres, j’aime les mots et j’aime donc Jean d’Ormesson. Pas parce qu’il est people ou il est connu du grand public, même s’il n’est plus d’ailleurs Jean d’Ormesson. Mais il fait vraiment partie de notre patrimoine français, celui de la tradition et de l’exigence d’une forme d’élégance aussi intellectuelle qui touche presque à l’esthétique.

C’est quelqu’un qui est pour moi, qui étais, mais j’utilise encore le présent, extrêmement vif d’esprit, extrêmement adaptable. C’est un mot qui, pour moi, est un mot clé, l’adaptation, quelles que soient les milieux, quels que soient les codes, à partir du moment où on sait s’adapter. Tout est possible.

Voilà une excellente conclusion maintenant qu’on a fait connaissance avec vous, si on souhaite prendre contact. Comment fait-on pour vous joindre ?

Séverine Audoubert : Alors pour me joindre, j’utilise les réseaux et les canaux dont je vous ai parlé tout à l’heure, comme tout avocat qui peut le faire. Vous pouvez me trouver sur LinkedIn, sur mon profil Séverine Audoubert où je vous réponds où vous pouvez m’inviter ou vous pouvez m’envoyer un message privé. J’ai un site également Séverine Audoubert. J’ai une page Facebook pour mon cabinet. J’ai aussi un profil Facebook professionnel sur lequel je vais quand même moins souvent. Sur Twitter, je suis très réactive. Ou par téléphone ou par email, tout simplement. Et puis, je pense que déjà, comme ça, vous devriez pouvoir me voir si vous ne me rencontrez pas, sinon au bar au barreau, début mars.

Apparemment, nous avons tout ce qu’il faut pour vous contacter. Je vous souhaite une très bonne continuation.

Séverine Audoubert : Merci beaucoup de m’avoir convié pour parler de ce métier. De cette profession. De cette belle profession et de toutes les possibilités qu’elle nous offre d’y être heureux.

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