
Me Kahina Bennour est avocate au barreau de Paris depuis le 20 novembre 2013.
Elle est avocate en conseil des affaires au sein de son propre cabinet.
Le cabinet est situé au 50 Rue Copernic, 75116 Paris, France
Épisode diffusé le 10 janvier 2022.
Bonjour Kahina.
Kahina Bennour : Bonjour Hervé.
Pouvez-vous m’indiquer votre métier et me décrire brièvement en quoi il consiste ?
Kahina Bennour : Je suis avocate, plus particulièrement en droit des affaires, et ce métier consiste à accompagner une clientèle d’entreprises de la petite entreprise à grande entreprise dans leurs besoins juridiques quotidiens. Donc, pour cette clientèle d’entreprises, on les accompagne sur du conseil et du contentieux.
Avez-vous imaginé faire ce type de métier quand vous étiez enfant ?
Kahina Bennour : Pas du tout, car je ne suis pas du tout issu d’un milieu que l’on pourrait dire aisé. Moi, je viens d’un milieu ouvrier. Mon papa était peintre en bâtiment. Ma maman était femme de ménage, donc c’est un métier pour moi qui me paraissait très, très loin et que d’ailleurs, j’ai connu sur le tard et je n’avais même jamais pensé faire ce métier. Donc, par envie et à force de travail, j’y suis arrivé. Mais ce n’était pas du tout quelque chose qui paraissait naturel pour moi.
Donc, je pose souvent la question est-ce qu’il y avait des avocats autour de vous dans votre jeunesse ? Est-ce qu’il y en avait ou vraiment pas du tout ?
Kahina Bennour : Pas du tout. Je viens vraiment d’un milieu ouvrier avec des ouvriers ou des salariés autour de moi, mais pas du tout. Je n’étais pas du tout entouré de personnes qui étaient en professions libérales ou chefs d’entreprise. Donc, ce métier m’a permis de découvrir un autre monde.
Quel est votre parcours d’étudiante ?
Kahina Bennour : J’ai un parcours d’étudiante assez classique. J’ai effectué toutes mes études au sein des universités parisiennes. J’ai effectué de la L1 au Master 1 au sein de l’Université Paris dix Nanterre en droit privé et ensuite mon Master 2, je l’ai effectué au sein de l’Université Paris Dauphine en droit des affaires. Ce qui m’a permis ensuite de poursuivre ma carrière dans ce domaine-là. Donc, j’ai un parcours tout à fait classique. Je suis resté dans les universités parisiennes et je n’ai pas sur performé en faisant une école de commerce en plus, qui est souvent le cas des jeunes de maintenant.
Quel a été le déclic pour orienter justement ce parcours vers le droit ?
Kahina Bennour : Alors moi, le droit, ça a été un choix par défaut. J’entends souvent mes confrères dire que depuis tout petit, ils souhaitent devenir avocat et qu’ils ont travaillé durement pour y arriver. Moi, ce n’est pas du tout mon cas. Comme je vous l’ai dit, les avocats, ce n’était vraiment pas une vocation pour moi. Ce n’était vraiment pas quelque chose qui était naturel. Et donc, je me suis orientée vers le droit parce que j’étais bonne en littérature, très bonne en littérature. J’ai eu de très bonnes notes au bac et j’étais bonne en philo aussi et j’avais un certain goût pour l’économie et donc en alliant tout ça. Ça a donné le droit et notamment le droit des affaires qui m’a permis justement de poursuivre dans une matière qui est très fortement littéraire. Bien entendu parce que le droit on rédige, on écrit beaucoup et le droit des affaires apporte ce côté un petit peu plus économique à la matière.
Et durant ces études, avez-vous eu un mentor ou une personne qui vous a influencé dans votre parcours ?
Kahina Bennour : Alors, pas une seule personne, je pourrais dire plusieurs personnes. Plusieurs personnes m’ont influencé dans mon parcours. Plusieurs personnes m’ont aidé à y voir plus clair dans la suite de mes études sur le type de métier que je pourrais exercer. Et ces personnes sont notamment les maîtres de stage que j’ai pu avoir lorsque j’ai effectué des stages en parallèle de mes études. J’ai toujours eu des maîtres de stage très bienveillant à mon égard, qui n’étaient pas avares du tout de conseils et j’ai pu absorber une masse d’informations et de conseils m’ont été très profitables. Justement sur l’orientation de carrière et sur les choix de carrière, par la suite. J’ai rencontré beaucoup de juristes d’entreprise, notamment pendant mon parcours, qui m’ont confirmé dans mon choix de faire du droit des affaires, qui m’ont dit que j’étais très bon dans la matière et qui fait que je poursuive dans ce choix-là et qui m’ont poussé à passer le Barreau pour gagner plus en indépendance. Parce qu’ils ont vu peut-être aussi le trait de caractère qui fait que je n’étais pas faite pour être juriste d’entreprise. J’étais peut-être un peu trop indépendante, très bonne techniquement sûrement, mais trop indépendante dans ma manière d’être.
Si vous voulez profiter de cette occasion pour citer quelques personnes dans ces personnes qui vous ont influencé, ça peut être ça peut être l’occasion.
Kahina Bennour : Il y en a une qui m’a vraiment beaucoup marqué dans ma carrière. C’est une juriste qui travaillait, qui travaille encore chez Allianz, la compagnie d’assurances Allianz. L. E qui a été très, très, très bon conseil à mon égard et extrêmement bienveillant, qui pointe à la fois mes atouts, qui assume me dire quels étaient mes atouts, donc l’aspect technique, la rigueur, et qui m’a aussi pointé mes défauts pour que je travaille dessus justement. Le fait d’être impatiente, de ne pas forcément écouter les ordres, de ne pas être aux ordres et donc elle m’a beaucoup aidé à mieux me connaître en réalité, voilà.
Est-ce que vous auriez quelques conseils à donner à des étudiants qui vous voudraient suivre un peu le même parcours que vous ?
Kahina Bennour : Oui, pour les étudiants qui souhaitent devenir avocat. Moi, je leur conseille fortement de faire des stages en cabinet avant de passer le Barreau pour se rendre compte si effectivement, le métier leur plaît parce que c’est un métier très dur en termes d’horaires, d’implication, de rigueur, de discipline. Ce n’est vraiment pas un métier où on s’amuse au quotidien. C’est vraiment un métier de responsabilité et ça ne peut pas convenir à toutes ces personnalités. Donc moi, j’invite les étudiants en droit à faire des stages en cabinet de s’y investir. Et après cette expérience, faire le point sur ce stage et se poser vraiment la question est-ce que c’est fait pour moi ?
Après, les études arrivent un jour important. Alors ce jour, c’est le jour où vous avez prêté serment. Quel souvenir en gardez-vous et à quelle date c’était ?
Kahina Bennour : C’était le 20 novembre 2013. Donc demain, par ce qu’aujourd’hui on est le 19 novembre. Je fêterai donc mes huit ans de barreau, déjà. Et je garde de ce jour de prestation de serment, un souvenir, mais très présent encore, c’est vraiment un souvenir qui marque. Je n’ai pas de souvenir d’autres moments qui me paraissent plus vivants encore maintenant, malgré les huit années passées. Ce jour de prestation de serment, je l’ai passé au côté de ma maman qui était venue avec moi pour assister à cette prestation de serment. Et forcément, c’était grandiose parce qu’on était à la Cour d’appel de Paris, sous les ors de la République, dans une grande salle d’audience magnifique. Et j’ai vu la fierté dans les yeux de ma mère. Je suis désolé, je suis un petit peu émue, mais ça a été vraiment un jour inoubliable pour moi.
Dans quelle structure avez-vous commencé vos activités et quel était votre rôle ?
Kahina Bennour : Moi, j’ai commencé dans les structures anglo-saxonnes, dans les cabinets anglo-saxons. J’ai toujours travaillé en droit des affaires. Je n’ai fait que ça quasiment. Je n’ai pas travaillé dans d’autres secteurs que le droit des affaires. J’ai su très vite que le droit pénal n’était pas fait pour moi, par exemple, ou que le droit civil classique du type divorce ce n’était pas fait pour moi. Moi, je me suis orientée directement sur le droit des affaires et il faut savoir que sur la place parisienne, le droit des affaires est largement trusté quand même par une partie des cabinets anglo-saxons. Et donc, moi, j’ai commencé ma carrière dans ces structures-là en tant que stagiaire tout d’abord, et ensuite en tant que collaboratrice. Et mon rôle, c’était essentiellement d’aider les associés dans les recherches juridiques, dans la recherche de solutions juridiques sur des problématiques que rencontrer les clients. Donc, c’était assez large comme type, comme champ d’intervention.
Et maintenant, où exercez-vous ?
Kahina Bennour : Après huit années de barreau, je me suis installée il y a deux ans à mon compte parce que j’ai, j’ai senti très tôt que la collaboration, ce n’était pas pour moi parce que j’ai un tempérament ou je n’arrive pas à rester en place facilement. Donc, j’ai eu cette envie d’indépendance qui m’est venu assez rapidement quand j’étais collaboratrice. J’ai su que la technique, je la maîtrisais et donc après la technique était venue le temps de se lancer et à son propre compte et d’aller chercher ses propres clients. Donc maintenant, j’exerce à mon compte.
Qu’elle est pour le moment votre ou vos meilleurs souvenirs professionnels ?
Kahina Bennour : Je n’en ai pas un en particulier. J’en ai plusieurs. Mais dans ce métier, je pense que le meilleur souvenir professionnel qu’on peut avoir, c’est d’obtenir une décision de justice qui est favorable aux clients dans une affaire qui n’était pas forcément gagnée d’avance. Et d’entendre le client nous remercier parce que c’était un long combat. Ce n’était pas forcément un résultat qui allait de soi. Et donc, du coup, je pense que c’est cela les meilleurs moments professionnels dans notre carrière, c’est de voir les clients contents et nous remercier.
Le tout dernier en date ce serait quel genre ?
Kahina Bennour : Là comme ça, ça ne me vient pas à l’esprit. Nous, on a une clientèle d’affaires. Comme je vous l’ai dit, c’est souvent des problématiques financières quand le client est bien content de ne pas avoir à faire un chèque qui était du montant initialement demandé par la partie adverse, mais que le montant est divisé par cinq ou par six. Les clients savent se montrer reconnaissants et nous remercient pour leur avoir sauvé une partie de leur trésorerie.
Vous êtes avocate en droit des affaires, pouvez-vous m’indiquer ce que regroupe cette branche du droit privé ?
Kahina Bennour : Alors, le droit des affaires est effectivement une branche du droit privé et c’est une branche qui est assez large parce qu’elle regroupe plusieurs matières. La base du droit des affaires, c’est le droit des contrats, donc c’est la première matière à connaître lorsqu’on fait du droit des affaires. Ensuite, il y a une autre matière qui est vraiment essentielle en droit des affaires, c’est le droit des sociétés, puisqu’elle est afférente à la vie de l’entreprise à la fois sa création, sa modification et sa dissolution par la suite. Il y a aussi dans le droit des affaires ce qu’on appelle la propriété intellectuelle, qui recouvre notamment les droits des marques, qui est un actif essentiel pour beaucoup d’entreprises en France de par le monde. Il y a ensuite aussi le droit pénal des affaires, puisqu’il y a beaucoup de problématiques, de risques et conformité, notamment chez les institutionnels du type assurances et banques. Donc, le droit pénal des affaires est une branche du droit des affaires qui est essentielle pour ces entreprises-là et donc pour les avocats qui les assistent. Et ensuite, il y a aussi une matière qui est très d’actualité en ce moment du fait de la crise qui est les procédures collectives. Puisqu’actuellement, les entreprises connaissent beaucoup de difficultés de trésorerie et donc elles ont largement recours à ce type de procédure pour pouvoir faire face à leur problématique de trésorerie.
Alors, maintenant que l’on connaît un peu mieux le droit des affaires, pouvez-vous m’indiquer dans quels domaines juridiques vous intervenez ? Et peut-être nous donner quelques exemples de ce que vous faites.
Kahina Bennour : Alors, mon cabinet intervient en conseil, en contentieux et majoritairement en conseil, il faut le dire. Et pour nos clients en matière de conseil, on intervient notamment en rédaction de contrats, rédaction de contrat de partenariat ou rédaction de contrats entre associés d’une future société, pacte d’actionnaires, donc on rédige beaucoup de contrats à la demande de nos clients pour leurs projets futurs. On les accompagne aussi je vous l’avais dit pour les entreprises qui sont déjà bien établies et qui, comme tout le monde, ont connu des impasses de trésorerie du fait de la crise de la Covid19, on a accompagné beaucoup d’entreprises dernièrement dans les procédures collectives pour les aider à faire face à cette situation exceptionnelle qui a été cette crise sanitaire. Et on intervient aussi en contentieux, mais à la marge, ce n’est pas l’activité principale du cabinet. Et donc on intervient pour des contentieux commerciaux entre sociétés pour défendre l’une partie et donc là, ce sont des litiges qui sont assez larges, ça peut être des litiges entre un client et son fournisseur. Ça peut être un litige entre associés aussi, entre associés de même société, qui ne sont plus d’accord sur l’avenir et la vision de la société. Donc, on accompagne nos clients sur tous ces plans-là du droit des affaires.
J’ai vu sur votre compte Instagram que l’on vous consulte de plus en plus pour des contrats liés au monde des médias et du sport. Pouvez-vous me dire comment ça se passe ?
Kahina Bennour : Oui. Alors, en ce qui concerne le monde des médias et du sport, ce sont des clients qui nous viennent de notre réseau, soit mon réseau personnel, soit celui de mon associé, et on est sollicité pour la rédaction de contrats de partenariats notamment ou de contrats de management de joueurs professionnels. Et c’est vrai que cette activité du cabinet, on communique dessus sur un insta parce qu’insta c’est vraiment fait pour ce type de clientèle. Donc, on a la chance d’avoir des clients qui nous sollicitent sur ce type de contrat et on n’hésite pas à le faire savoir, donc, notamment sur les réseaux sociaux qu’on intervient sur ce type de contrat parce que c’est très intéressant de connaître ces milieux, notamment le média des sports qui paraissent assez fermés lorsqu’on n’est pas dans les réseaux et le fait qu’on ait la chance de travailler avec ce type de personnes. Il vaut mieux communiquer dessus pour justement avoir l’opportunité d’avoir d’autres clients qui nous font confiance et qui nous donnent à nouveau cette opportunité-là.
Alors, j’ai une question sur un adage qui est « il vaut mieux un mauvais accord qu’un bon procès. ». J’ai cru lire quelque chose de ressemblant sur un de vos posts LinkedIn. Que pensez-vous de cet adage ?
Kahina Bennour : Cet adage est très vrai. C’est un adage qu’il faut absolument suivre. C’est vraiment un adage de bon sens. Il vaut mieux transiger, que les parties trouvent un accord plutôt que d’aller jusqu’au bout du procès et se retrouver avec des décisions de justice qui donnent raison à l’une des parties seulement et qui déboute entièrement à l’autre partie parce que c’est le cas en France. On a des magistrats qui généralement ne font pas dans la demi-mesure. C’est soit tout, soit rien. Et donc, si on va au bout du procès, on est sûr qu’il y aura une partie perdante. Et lorsqu’il y a une chance de préserver la relation commerciale parce qu’à l’origine, lorsqu’il y a un litige, les parties étaient dans une relation commerciale, en tout cas en ce qui concerne le droit des affaires et lorsqu’il y a une chance de pouvoir poursuivre cette relation commerciale. Il vaut mieux passer par un mauvais accord, c’est-à-dire essayer de raisonner les parties, essayer de trouver un accord qui n’était peut-être pas celui qui était prévu à l’origine, mais les amener à transiger pour leur permettre de poursuivre une relation sur de nouvelles bases.
Alors, dans un autre domaine, suite à une remarque d’une élève avocate que j’ai eu la chance d’interviewer dans un précédent épisode, elle se pose une question c’est Mantine, elle se pose une question sur son entrée dans la vie active. Elle souhaiterait savoir si vous vous gérez aisément votre vie professionnelle et votre vie personnelle ?
Kahina Bennour : Alors quand on est avocate et lorsqu’on est maman de surcroît, ce qui est mon cas, j’ai une petite fille de trois ans. Très difficile de trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. On ne va pas se le cacher. Surtout quand les enfants sont encore en bas âge, comme c’est mon cas. Et il faut savoir prioriser tous les pans de sa vie, à la fois sur le plan personnel et sur le plan professionnel. Sur le plan professionnel, il faut savoir aussi déléguer. Il faut avoir une structure qui est en mesure de fonctionner lorsque même vous n’êtes pas là. Moi, c’est pour ça que j’ai fait le choix de m’associer avec quelqu’un, une consœur, justement, pour qu’on puisse travailler à deux sur les dossiers et que l’une puisse prendre le relais lorsque l’autre est empêchée pour raisons personnelles par exemple, ou pour une autre raison professionnelle, puisqu’on peut être aussi attendue sur d’autres sujets professionnels du type une audience. Et puis, ça ne nous permet pas d’assurer notre audience. Donc, moi, j’ai fait le choix de l’association justement pour pouvoir parvenir à cet équilibre vie professionnelle et vie personnelle.
Mantine sait ce qu’il lui reste à faire maintenant. Les avocats font partie des professions réglementées dans le secteur juridique, comme les notaires, les huissiers de justice et autres commissaires-priseurs. Quels sont les vecteurs de communication dont vous disposez ?
Kahina Bennour : A l’origine, il faut savoir que les professions réglementées, quelles qu’elles soient, notamment dans le secteur juridique, avaient des restrictions en matière de communication. Et pendant des décennies, on a dit aux notaires, huissiers ou avocats et même aux médecins, ne communiquez pas sur votre activité parce que vous n’êtes pas commerçant , donc il faut garder quand même une certaine hauteur et préserver la dignité de la profession et donc ne communiquez pas sur votre profession comme si vous étiez le boulanger du coin. En gros, c’était ce que nous disait la déontologie pour les professions juridiques, mais aussi pour d’autres professions, notamment les professions médicales. Et depuis maintenant quelques années, et heureusement, on nous permet de communiquer sur nos activités justement pour se faire mieux connaître du grand public. Le premier vecteur de communication dont on dispose, c’est Internet bien entendu, qui est le vecteur le plus utilisé au monde, notamment par nos clients. La première chose que fait un client lorsqu’il recherche un avocat, c’est d’ouvrir son ordinateur et de taper avocat paris 16 ou avocat paris 8, avocats de droit des affaires. Le premier vecteur de communication, c’est effectivement Internet et donc c’est d’avoir un site Internet qui soit mis à jour régulièrement pour pouvoir communiquer sur l’actualité du cabinet et sur la pratique des associés des avocats qui exercent.
Avez-vous une idée des autres canaux de communication autres qu’Internet qui pourraient vous mettre encore plus en lumière ?
Kahina Bennour : Oui, les réseaux sociaux qui sont dans la continuité d’internet, ce sont effectivement des nouveaux canaux de communication sur lesquels il faut intervenir lorsqu’on est professionnel, notamment professionnel du droit, parce que c’est une visibilité en plus qui nous est donnée. Donc, moi, personnellement, j’ai un compte Instagram. J’ai un compte LinkedIn sur lequel j’essaye d’être active, mes confrères aussi. Je vois beaucoup de confrères qui sont sur Instagram, bien entendu en fonction du réseau qu’on utilise, la communication n’est pas la même. Instagram est une communication un peu plus rapide, une communication un peu plus éclair, alors que sur LinkedIn qui est un réseau de professionnels, on s’attend plus à du contenu de fond. Donc, ce sont des nouveaux canaux de communication que tout avocat doit savoir utiliser. Et puis, en fonction de la clientèle qui est recherchée, de la cible recherchée. Les utiliser de manière appropriée.
La langue française est partie intégrante, vous l’avez évoqué d’ailleurs au début de l’épisode, est partie intégrante de votre métier. Il y a maintenant un petit rituel dans ce podcast. Pour chaque invité, c’est de connaître le mot ou l’expression peu usité que vous appréciez tout particulièrement.
Kahina Bennour : Alors, ce serait un mot pour ma part et qui est très, très peu usité. Je ne sais pas qui peut l’utiliser ce mot-là, parce que c’est un mot qui est quand même assez particulier. C’est le mot anticonstitutionnellement. C’est un mot du domaine juridique, bien entendu, puisque la Constitution effectivement, ça relève du domaine juridique. Et c’est aussi le mot le plus long de la langue française. Le plus long de la langue française, mais le plus dur à placer aussi. En tant que juriste, je pense qu’il y a très, très peu de juristes qui arrivent à utiliser ce mot là ou arrivent à le placer dans des écritures. C’est un mot qui est très complexe, très difficile à utiliser. Mais en même temps, j’ai envie dire magnifique parce que justement, c’est le mot le plus long de la langue française. C’est un mot qui, quand est prononcé est très fort, très fort de sens. Mais malheureusement, ce n’est pas un mot qu’on peut utiliser tous les jours.
A l’inverse, quels tics de langage à l’oral cette fois-ci, n’appréciez-vous pas beaucoup ?
Kahina Bennour : Moi, j’en ai un et c’est celui que j’apprécie le moins et que j’ai, malheureusement, c’est le fait de ponctuer des phrases avec des « euh » à la fin. Et moi, j’ai malheureusement ce tic de langage sur lequel j’essaye de travailler dessus, bien entendu, comme tout professionnel. Mais ce n’est pas facile de travailler sur ses propres tics de langage et ce tic de langage, le « euh » qui ponctualise, les fins de phrases ou les débuts de phrases. C’est vrai que c’est le tic qui m’agace le plus.
Je pense que vous avez beaucoup travaillé sur vous parce que je n’en ai pas encore entendu.
Kahina Bennour : Vous n’en entendez pas trop, bah tant mieux.
Pour conclure cet épisode, y a-t-il une question à laquelle vous auriez aimé répondre et que je ne vous aurais pas posée ?
Kahina Bennour : Je pense que lorsqu’on est un avocat, la question qu’il faudrait poser à un avocat, c’est « est-ce que vous aimez votre métier ? ». Parce que ça peut apporter tellement de réponses que ça laisse libre cours à l’avocat de dire vraiment ce qu’il pense de son métier. Alors moi, est-ce que j’aime mon métier ? J’adore mon métier. Je l’adore parce qu’il m’apporte une certaine indépendance que je n’aurai pas retrouvée si j’étais par exemple, juriste d’entreprise ou fonctionnaire dans un service public, par exemple, ou en tant que magistrat ou ce genre de choses. Et donc, c’est la question que j’aurais voulu que vous me posiez.
Donc, je suppose que vous allez deviner la suite. Vous avez partiellement répondu à votre propre question, mais est-ce qu’il y aurait d’autres choses que vous pourriez évoquer justement dans ce que vous aimez dans votre métier ?
Kahina Bennour : Moi, j’aime bien la proximité avec les gens parce qu’en droit des affaires, ça peut être le cas aussi lorsqu’on fait du droit privé, du droit pénal, lorsqu’on est avocat, la première chose qu’on donne à un client, c’est un conseil. Et forcément, lorsqu’on donne du conseil, ça nous oblige à connaître le client pour comprendre pourquoi il est là. Quel est son besoin ? Et ensuite d’apporter un conseil qui soit personnalisé et qui soit adapté à la situation. Et donc, ça, forcément, ça crée une proximité intellectuelle avec le client qu’on n’a pas dans beaucoup de métiers. Avocat c’est un métier où on est vraiment proche des gens.
Maintenant, qu’on vous connaît un peu plus, comment fait-on pour prendre contact avec vous ?
Kahina Bennour : La manière la plus simple, c’est de téléphoner au cabinet ou d’écrire un mail au cabinet. On est disponible par téléphone et par e-mail, bien entendu. Et puis, comme on l’a évoqué ensemble, maintenant, il y a des canaux de communication qui sont plus largement ouverts, notamment les réseaux sociaux. Donc, moi, j’ai beaucoup de clients qui me contactent d’abord sur LinkedIn, par exemple. Et ensuite s’ensuit un appel téléphonique. Les réseaux sociaux, je les utilise également avec mes clients, futurs clients pour entrer en contact avec eux.
Je vous remercie beaucoup pour cet entretien.
Kahina Bennour : Merci beaucoup, Hervé.
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